Live Report HELLOWEEN / STRATOVARIUS / TRICK OR TREAT @ Paris: ici / here ;)
Chronique "Elysium" ici :)
STRATOVARIUS, Photo Session: ici / here ;)
Site Officiel : www.stratovarius.com
Myspace : www.myspace.com/officialstratovarius
De retour sur scène et fort d’un superbe nouvel album « Elysium » (sortie le 12 janvier 2011), Stratovarius fait plaisir non seulement à tous ses fans hexagonaux, nombreux comme il se doit, mais aussi à tout un public Metal qui apprécie les belles passes d’armes musicales, ainsi que la qualité du groupe qui les fait.
Et de qualité, les membres de Stratovarius n’en manquent pas, à commencer par le courage d’avoir continué leur route après le départ de leur pièce maitresse Timo Tolkki (guitare), deux ans auparavant, et à présent, ce même courage de faire face aux problèmes de santé de Jörg Michael, leur batteur ; heureusement, en bonne voie de rétablissement. Sur scène dans quelques heures à Paris, en ce 11 janvier, Stratovarius était plus qu’attendu, d’autant plus que Jörg Michael y retrouvera sa place derrière les fûts pour l’occasion et pour le reste de la tournée : excellente soirée en perspective ! :)
En attendant, c’est le taquin et amical Jens Johansson (claviers) qui se prête au jeu de l’interview.
(NDT : l’interview s’est faite à 4 heures du concert, avant d’apprendre la très mauvaise nouvelle de l’annulation forcée de leur gig, le même soir ainsi que pour la suite, due à l’état de santé de Timo Kotipelto, au chant. Une intoxication alimentaire ayant eu le mauvais goût de venir jouer les trouble-fêtes.
On ne peut que souhaiter à Timo un prompt rétablissement et souhaiter aussi que cette série noire relative à la sortie du treizième album du groupe s’arrête très, très vite : 13 étant un chiffre comme les autres, non ?
(Interview / Photos : Tasunka)
Comment va Jörg, votre très apprécié batteur ?
Jens Johansson : Il va beaucoup mieux, suite à son traitement par radiations, il y a quelques semaines. Il s’estime chanceux et nous avec pour lui, parce que le cancer de la thyroïde qui a été diagnostiqué a non seulement été pris à temps, mais aurait pu être beaucoup plus dévastateur sinon. Il a subi une intervention chirurgicale qui s’est bien passée : sa thyroïde a été enlevée et après les radiations, il reste sous surveillance avec des bilans réguliers. Il pensait revenir sur la seconde partie de la tournée après la pause pour les fêtes de fin d’année et c’est réalisable, comme il se sent mieux. Il sera donc là ce soir, à Paris pour cette reprise des concerts et pour son retour, ce qui nous rend tous très heureux
C’est effectivement une très bonne nouvelle et on a hâte d’être à ce soir. Comment ça a été avec son remplaçant pour la première partie de la tournée : Alex Landenburg (At Vance, Axxis, Mekong Delta, Philosophobia, et son propre groupe : Angels Cry) ?
Avec Jörg, ils avaient déjà collaboré ensemble sur Mekong Delta, me semble-t-il
Ça s’est passé on ne peut mieux, et pour ce qui est de jouer les morceaux de Stratovarius, il n’a pas eu de problème même s’il a fallu les assimiler rapidement ; comparés aux titres de Mekong Delta, ceux-ci sont plus simples. Nous ne faisons pas une musique compliquée et plus facile d’accès. Alex s’est tout à fait bien intégré dans le groupe et si, sur les deux premières dates de la tournée, il n’était pas décontracté, il a ensuite totalement trouvé ses marques. Avec le choc qu’a été l’annonce du cancer de Jörg, il n’était pas facile sur le moment d’envisager d’avoir un autre batteur que Jörg avec nous et si les circonstances de son arrivée sur la tournée n’étaient pas positives, le courant étant super bien passé entre Alex et nous, ça a balayé ça. En quelque sorte, c’est Jörg qui nous l’avait conseillé, étant donné qu’ils avaient une histoire commune, celle d’avoir partagé le même groupe : Mekong Delta. Ils s’étaient rencontrés au Wacken (NDT : incontournable festival estival en Allemagne) et Jörg l’avait de suite trouvé sympa, d’où cette décision. Pour Jörg, il était impensable qu’avec ou sans lui, cette tournée ne se fasse pas, il voulait que quoi qu’il arrive, elle ait lieu et grâce à sa force, sa volonté que j’ai respectée, Stratovarius est en tournée et chose encore plus géniale, avec lui, ce soir à Paris. Avant ça, la recherche d’un batteur en intérim avait vu plusieurs autres possibilités d’envisagées, dont, peut-être, l’arrivée de mon frère Anders, mais Hammerfall, dont il est le batteur, était en enregistrement à cette période-là.
Helloween avait déjà emmené Gamma Ray en tournée pour une affiche commune et cette fois, Stratovarius : ce sont eux qui ont souhaité vous avoir à bord et sinon, quand et comment ça s’est décidé ?
C’est un peu compliqué : en fait, ils nous ont contactés en mai 2010, pour une tournée qui commençait fin août, mais même si ça semblait vraiment bien, nous avons dû laisser tomber, comme nous n’étions pas prêts, nous n’avions pas encore le nouvel album de terminé. Un peu plus tard, les plannings avaient changé et collaient plus ; nous étions au milieu de l’enregistrement de « Elysium » et il y avait une possibilité que cette tournée se fasse pour fin novembre 2010, cette fois. Après réflexion, c’était d’accord pour nous, même si nous savions que « Elysium » ne serait pas encore sorti quand les premiers concerts arriveraient. D’une certaine façon, le EP « Darkest Hours » avec deux des nouveaux morceaux (NDT : « Darkest Hours », « Infernal Maze ») est sorti fin novembre pour accompagner le coup d’envoi de la tournée : à la fois, aussi, parce que c’est un bon titre et le label voyait ça d’un bon œil. Cela n’a pas vraiment demandé de travail supplémentaire de faire cet EP, mais si l’un de nous a vraiment frôlé la crise de nerfs, ça a été Matias (Kupiainen, guitare et production / mixage) avec tout le boulot à faire (rires)
Lors de la première moitié de la tournée, le public ne connaissait que les deux nouveaux morceaux via le EP « Darkest Hours", alors que le public de la seconde moitié de cette tournée, aura, lui, l’album complet enfin sorti en mains : ce n’est pas un peu injuste pour ceux qui sont venus en 2010 ?
Oui, mais c’est le mieux que nous pouvions faire ; le processus d’enregistrement du nouvel album s’est mis en route en avril 2010 avec les démos et tous, nous nous sommes dit que nous avions tranquillement près de dix mois et tout le temps possible pour le finir, mais ça a dû être accéléré avec les circonstances, d’où cette pré-sortie du EP pour accompagner le début de la tournée. Début novembre 2010, l’enregistrement de « Elysium » a été bouclé. Nous voulions revenir sur le devant de la scène, retrouver le public et lui faire plaisir. En France, nous avons nos fans qui nous sont fidèles et nous suivent, ce qui nous a toujours fait très plaisir, mais ailleurs, Stratovarius n’était plus autant sur le devant de la scène, un peu oublié, voilà pourquoi cette tournée avec Helloween est un bonne occasion de rappeler le groupe au bon souvenir du public et de pas mal de marchés. Par exemple, en Allemagne, il semblait que le groupe était silencieux depuis longtemps, même si en 2005, l’album « Stratovarius » est sorti, mais dans un contexte plutôt chaotique. Le gros problème avec ce disque, c’est que le label Sanctuary (racheté par Universal) a fait faillite le mois de la sortie du disque, ce qui fait que beaucoup de monde n’a pas su qu’il était sur le marché. En avril à cette même époque, nous nous demandions comment se passerait, du coup, la promotion de l’album et en mai suivant, quand nous tentions de contacter le label, ça ne répondait déjà plus, le numéro n’était plus attribué. Ce n’était pas le meilleur contexte pour sortir un album, bon, ce n’était pas si grave que ça, mais chaotique, ça oui. Sur pas mal de marchés qui pourraient nous avoir oubliés pour ces raisons, cette tournée est véritablement importante à nos yeux et une belle opportunité pour revenir, d’autant que Helloween marche bien, ramène du monde, ce qui nous donne l’occasion de revenir encore plus fort aux yeux du plus grand nombre, d’autant que Stratovarius va bien, remonte sur scène, a sorti de bons morceaux et deux albums (« Polaris » en 2009 et « Elysium » en 2011) avec le nouveau line-up.
Et comment c’est, ce Stratovarius avec le nouveau line up où Matias a succédé à Timo Tolkki à la guitare et beaucoup aux compositions ?
Le concept est vraiment différent avec ce nouveau line-up : chacun a la possibilité de composer et proposer ses morceaux. A l’époque de Timo Tolkki, nous nous étions tous mis d’accord que ce serait lui qui déciderait de ce que serait finalement les albums, leur orientation et au final, il choisissait très souvent ses propres titres, ce qui est naturel, comme la décision reposait sur ses épaules, mais à présent, c’est tout le système de création des morceaux qui a changé : c’est un travail véritablement collectif où chacun participe pleinement.
Au commencement de la création de « Polaris » en été 2008, nous n’avions pas de nouveau contrat avec une maison de disques et même avant de commencer à enregistrer l’album, nous n’étions pas encore sûrs du nom sous lequel nous allions sortir ce disque : Stratovarius ? Une période plutôt spéciale, d’autant que nous venions tout juste de rencontrer Matias et qu’il restait à voir comment ça évoluerait de travailler ensemble. Mais à présent, sur le nouvel album « Elysium », nous nous connaissons bien mieux avec Matias, surtout après avoir joué près de 120 concerts ensemble, nous marchons à présent comme un groupe et nous sommes signés, bref, de quoi avoir le sourire. La structure, le cadre était en place pour « Elysium », alors que ce n’était pas encore le cas pour « Polaris », sur lequel nous attendions encore de voir ce que ça donnerait.
Et pourquoi « Elysium » comme titre de l’album et son style musical, comment tu le définirais ?
Tout au long de la création de l’album, nous ne savions pas quel titre lui donner, aussi ça s’est décidé au tout dernier moment, mais par contre, l’orientation musicale était, elle, bien décidée par tous dès le départ : « Elysium » se situe dans la continuité du Stratovarius traditionnel et plus progressif à la fois et bien sûr, épique avec le long titre éponyme : « Elysium ». « Elysium » est un morceau à part avec ses près de 20 minutes, avec une ambiance totalement unique et sa richesse. Matias en est à l’origine et je dois dire que ce titre a demandé pas mal de travail à tous et à bien des niveaux, pour le finaliser au mieux. Sinon, pour revenir à cette approche démocratique dont je te parlais de décider en commun, elle reflète bien ce qu’est le groupe à présent : auparavant, quand le poids de la décision à prendre reposait sur une seule personne et que ce choix ne se révélait pas être le bon, tout le monde lui en voulait, mais maintenant que les choses sont choisies ensemble, c’est nous tous qui assumons l’erreur s’il y a.
La majorité des morceaux a été écrite par Matias plus Timo pour les vocaux et toi, tu en as deux qui ont été retenus « The Game Never Ends » et « Move The Mountain », Lauri (Porra, basse), un : « Lifetime In A Moment ». Comment s’est passé ce choix ?
Lauri et Matias sont arrivés avec beaucoup de titres déjà composés, de mon côté j’en avais trois mais comme l’ambiance entre nous est relax, pas de soucis pour que les trois morceaux deviennent deux finalement face au nombre de chansons qu’ils avaient déjà amenées. Nous aurions voulu que l’album soit plus long, qu’il fasse 70 minutes au lieu des 55, mais avec cette échéance de la tournée qui arrivait, il a fallu respecter cet impératif de temps et du côté de Matias qui travaillait déjà plus de 100 heures par semaine dessus, pour tout mixer et finir d’enregistrer, il n’y a pas eu le temps de tout faire. La production de l’album s’est faite facilement et si moment dur il y a eu, c’est avec cette dead-line qui a obligé à bosser encore plus dur pour la tenir. A mon avis, quatre mois de plus, ça aurait parfait pour parachever l’album, mais Matias avait les épaules pour le faire et a assuré. Il est le plus jeune d’entre nous mais ça ne fait aucune différence, ah si, pour ce qui est boire, il tient plus longtemps l’alcool que nous (rires communs avec Matias dans la même pièce qui approuve sans lâcher son échauffement à la guitare, en vue du concert)
Cette tournée est une très bonne chose, comme je te le disais et ça vaut le coup d’avoir bouclé l’album plus tôt et puis, les titres qui ne figurent pas sur « Elysium » auront leur place sur le prochain probablement, enfin, quand ils seront finis
C’est une bonne nouvelle. Et tout autant de retrouver Stratovarius à nouveau en France, après votre précédent passage début 2010, sur le « Polaris Tour »
On est aussi contents de ce retour en France, à Paris, un an après et dans la même salle (NDT : L’Elysée Montmartre). A l’époque, le concert affichait quasi complet et ce soir, il est sold-out, même si là, c’est Helloween en tête d’affiche et Stratovarius en invités. Voilà pourquoi il y a deux dates françaises : Paris et Lyon, alors qu’habituellement nous jouons dans plus des villes de France, quand il s’agit de notre propre tournée. Le package Helloween-Stratovarius est une très bonne chose : les gens qui achètent un ticket sont sûrs de repartir contents chez eux, quel que soit le groupe qu’ils venaient voir et c’est l’essentiel
Comment sera la setlist ce soir, à propos d’être ravi ?
On l’adapte selon ce qui se passe, même si Timo en a préalablement défini une dans son ensemble : ce sera une surprise (rires)
Sur scène, il arrive qu’il y ait de l’improvisation dans tes soli ou dans ceux du reste du groupe ?
Nous ne sommes pas un groupe qui improvise, même si ça peut arriver lors d’un solo, mais là pas du tout, d’autant que nous n’avons qu’une heure pour jouer. Mais c’est vrai que Paris est toujours une date spéciale pour nous, avec l’accueil positif que nous recevons à chaque fois en France, alors, il n’y a pas le même but ici que sur une quelconque autre date, en Allemagne par exemple et tout est possible, du coup. Impossible de savoir à l’avance comment ce sera ce soir, mais ça peut donner envie de jouer plus de hits, notamment ; on verra bien. Paris et la France nous ont toujours suivis et soutenus et quoi qu’il arrive, alors une chose est certaine : ce soir, ce sera bien !
C’est sûr.
Puisqu'on en est à la période des vœux, en ce début d’année : que peut-on souhaiter à toi et à tout Stratovarius pour 2011 ?
De pouvoir continuer à rendre les gens heureux avec nos morceaux. Tout le monde semble aimer le nouvel album, ce qui fait plaisir. Avec ces deux derniers disques, nous avons su garder le son qui caractérise Stratovarius mais tout en lui donnant, en développant une nouvelle direction, c’est une expérimentation en quelque sorte.
Merci à Jens pour cette interview et pour la plus que sympa et délirante session photo qui a suivi et long live Stratovarius ! :)