BULLRUN - Interview / Photos Session : Rémy Gohard (V/B) - Gaël Berton (G) - Mark Dezafit (Batterie / Drums) - 22 sept 2017
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From left to right / De gauche à droite:
Gaël Berton (G) - Rémy Gohard (V/B) - Mark Dezafit (Batterie / Drums)
Belle rencontre, ce vendredi 22 septembre 2017, avec le trio de passionnés qui compose BullRun : ils assurent avec leur EP six titres, « Dark Amber » et se montrent chaleureux, se prêtant à cette journée promo au Hard Rock Café parisien, avec bonne humeur, humour et précision dans les réponses :
Merci à eux trois ! ainsi qu’à Roger Wessier et à la team Hard Rock Café ! :)
BullRun, retenez ce nom, ce ‘badass’ de trio de vrais passionnés, le vaut!
(Interview/Photos: Tasunka)
** Promo "Dark Amber" - Hard Rock Café **
- Félicitations pour « Dark Amber », quel album !
Le duo Rémy (basse/ chant) et Gaël (Guitare) en chœur : Merci à toi!
(NDTasunka: Mark, le batteur, rejoindra le duo à mi-interview après avoir fini d'en donner une autre)
- Vous avez eu deux dates en septembre: le 16, le premier jour du Fertois Rock In Fest (77) et au Dr Feelgood à Paris, le 9 : comment ça a été ?
Rémy et Gaël : Très bien, on a eu d’assez bons retours en plus d’avoir reçu un bon accueil.
- BullRun, sur scène, c’est comment ?
Gaël : BullRun sur scène, c’est assez vivant, ça bouge et on essaie de créer une connexion avec le public. pour nous, jouer simplement le CD sur scène, ne nous intéresse pas. Quoiqu’il arrive, en live, nous on s’amuse tout le temps et on essaie de faire ressentir la même chose au public.
- Et ça a été pareil, ce même état d’esprit au moment de créer votre EP six titres, « Dark Amber » ?
Rémy : En fait, la création de l’album, c’est un peu particulier parce que, avant, on a fait des maquettes, des pré-prods nous-mêmes, une bonne douzaine en fait.
- Pourquoi une douzaine ? Vous êtes perfectionnistes, vous n’étiez pas satisfaits ?
Rémy : Il y a de ça (rires). On compose beaucoup et on aime bien avoir le choix à la fin. Oui, nous sommes très perfectionnistes et on a en plus eu la chance de rencontrer Symheris et Jelly (Cardarelli) qui sont encore plus perfectionnistes que nous (NDTasunka : ces deux pointures se sont chargé des mixage, master, enregistrement de « Dark Amber » au Creampie Studio)
Gaël : Symheris c’est T.A.N.K (Think Of A New Kind) et Jelly, c’est l’actuel batteur d’Adagio. Ils ont une philosophie musicale, un perfectionnisme à tous les niveaux et ils nous ont fait passer ça: on est aussi devenus perfectionnistes, du coup. Disons qu’on était déjà comme ça mais cette rencontre avec eux, l’a accentué davantage. Ils nous ont prouvé qu’on avait raison de le faire. Les deux ont un vécu plus construit que le notre et une expérience qui fait qu’on les a écoutés.
Si cet album t’a plu, on va faire encore mieux pour la suite : le but, c’est de faire mieux.
- Si vous avez déjà visé haut avec « Dark Amber », comment pouvez-vous faire encore mieux ?
Rémy : On découvre plein de choses; tu vois, avant cette collaboration, on pensait être perfectionnistes alors qu’on s’est aperçu qu’en fait, on ne l’était pas assez, Du coup, on continue à travailler davantage, à tous les niveaux, musicalement, le son aussi, par exemple.
Gaël : On a passé deux semaines en résidence tous les trois à faire de la musique tous les jours, à bosser de façon intense : c’était notre choix et surtout, à la fin de chaque journée, on sortait avec la banane.
Rémy : On est perfectionnistes parce qu’on veut tout faire le mieux possible, on veut toujours afficher la meilleure image pour le groupe, de la pochette, la musique, tout. Aussi, au niveau humain, on veut être le plus sympa possible avec les gens qui viennent nous voir : c’est grâce à eux que nous sommes là ! On a ce côté bons vivants et c’est un plaisir de boire une bière en leur compagnie.
Gaël : C’est ça la perfection en fait, de créer cette convivialité.
- Comment vous avez réussi à garder cette énergie, ce côté naturel malgré cette recherche de la perfection qui aurait pu atténuer cette dynamique ?
Gaël : Mark, notre batteur, a cette phrase : la musique, c’est comme conduire une voiture, tu as travaillé, pratiqué au point que cela en devienne naturel: quand tu conduis tu n’y penses pas et pourtant tu conduis. A force de pratiquer, tu chopes des codes et au final, tu arrives à ça, tu n’y penses plus en le faisant et ça devient naturel.
- Belle réponse ! Vous pouvez revenir rapidement sur le parcours de BullRun : fondation en 2011 et vous étiez potes au lycée, il me semble ?
Rémy et Gaël : Oui, c’est ça, on se connait depuis un moment.
Rémy : Mark et moi, on venait d’une autre formation et on avait envie de faire quelque chose de plus épuré, plus Hard Rock; il nous fallait un guitariste et pas de choix…
Gaël avec humour : Et le seul qui trainait autour …
Rémy : Et le meilleur
Gaël toujours avec humour: Flatteur
Rémy : On n’a pas trop galéré au niveau de la formation: on en a parlé et le mois d’après, le groupe se faisait. En plus, on était déjà tous les trois et comme c'est ce que nous voulions, un trio, ça s’est fait tout seul. On est bien comme ça, aucune envie de changer cette configuration. On va rester très simples, très épurés au niveau de la formation. Même au niveau de la composition, le trio est le mieux pour nous
Gaël : Tu as Motörhead, Freak Kitchen qui fonctionnent très bien en trio. Et en plus, être trois, ça nous laisse de la place et sans parler du fait que ça coute moins cher, surtout en tournée quand il s’agit de prendre des chambres d’hôtel (rires)
- Et qui compose au sein de votre trio, justement ?
Rémy : Nous deux avec Gaël. Musicalement, c’est Gaël et moi principalement et on mélange ça avec le style de Mark à la batterie. On compose toujours en dehors de répétitions, on va travailler sur la musique et au moment de répètes, on va sortir ça et le proposer. C’est vraiment là que le vrai travail commence : celui de travailler la structure, le style etc.…
Gaël : Les compositions qu’on amène en répètes ont une structure qui est en apparence déjà terminée, mais pour que tout le monde prenne plaisir à le jouer, on laisse un petit temps à la réadapter, cette structure. Si c’est trop long, pas assez long, ceci ou cela et du coup, ça nous permet de trouver des compromis, des trucs qui, au final, plaisent plus ou moins à tout le monde, mais on sait que ça marche.
- Combien de temps cela a pris pour « Dark Amber », du coup ?
Rémy : Pour six titres, il y a eu quatre mois d’enregistrement. Que ce soit pour la voix, la basse, la guitare, la batterie, c’était beaucoup de travail. Et pour les compositions, ça a été par contre assez rapide, elles étaient prêtes avant l’enregistrement dans l’ensemble mais aussi pendant l’enregistrement.
Gaël : Il arrivait de s’apercevoir que telle chose du morceau ne marchait pas du tout et certaines journées pouvaient, du coup, ne pas être productives du tout, mais le lendemain, tu te lèves et tu as une idée qui change la donne.
- Quel morceau a été le plus dur à enregistrer ?
Rémy : Je pense que c’est « Highway Glory ». En fait, c’était l’une de nos plus vieilles compos; ça faisait tellement longtemps qu’on l’avait dans les pattes qu’on s’est retrouvé à y avoir incorporé beaucoup de choses dedans contrairement à ce qui se passe quand tu es face à une chanson qui a seulement un mois.
- Un filet garni, si je puis dire ?
Rémy : On peut dire ça (Rires). On a passé beaucoup de temps sur la voix, à l’harmoniser, à faire plein d’effets : on a fait pas mal de versions de « Highway Glory » en studio pour arriver à celle-là.
Gaël : C’est pareil pour « Burn », il ne ressemblait pas au résultat final; il était parti pour être plus acoustique. Mais ça ne nous correspondait pas, on ne prenait pas plaisir à jouer cette version, ni à l’écouter. Pour la musique, trois semaines avant l’enregistrement, on était en train de la finaliser et ce qui est sûr c’est que cette version-là, nous plait.
Rémy : Trois semaines avant l’enregistrement pour la musique et quant à moi, pour les paroles, j’étais dessus la veille d’entrer en studio.
- Comment vous définiriez le style BullRun, même si cet étiquetage de style est un peu réducteur, je me doute ?
Rémy : Je dirais old school avec un son moderne.
Mark (le batteur, qui nous rejoint après avoir donné une autre interview) : Hard Rock très énervé, un peu Metal.
Gaël : Heavy Metal mais c'est vraiment si je devais donner une définition.
- Et pour vous, quel morceau représenterait le plus BullRun ?
Gaël : « Dark Amber », parce que c’est, à mon avis, une synthèse de l’EP : c’est une musique rapide, efficace et toujours sans compromis.
Mark : « Dark Amber » aussi, parce que les chœurs correspondent bien à l’ambiance qu’on essaie de dégager en concert. Si quelqu’un devait de se faire une idée de BullRun au travers d’un titre, j‘aimerais que ce soit celui-ci.
Rémy : Je trouve qu’on a un style très épuré, très simple, comme « Dark Amber » : une chanson simple, épurée et qui va droit au but. C’est pour cela que le EP porte ce titre.
- Le son est énorme, justement, à la fois seventies et moderne : vous aviez ce son en tête au moment de l’enregistrement ou il s’est défini en studio ?
Rémy et Gaël : On savait ce qu’on voulait mais on a laissé Jelly et Symheris nous donner leurs indications. Ils nous disaient que ce serait mieux de jouer plus comme ci ou comme ça et au final, ça sonnait différemment et on leur a fait confiance.
Gaël : Les mecs qui sont à côté de nous sont d’excellents musiciens, ils ne sont pas juste ingé son.
Rémy : Du coup, comme ils ont une culture vraiment vaste, on a pu s’y retrouver et ils savaient très bien ce qu’on voulait faire : ils savaient mieux que nous ce qu’on voulait faire, ils ont su exprimer ce qu’on avait en tête. Ca a été extrêmement bénéfique. On est très contents de les avoir rencontrés.
- L’un des autres atouts de votre six titres vient de ce que les instruments et la voix sont bien en place, rien n’est en retrait.
Rémy : La basse a une bonne place sur l’album et c’est ce qu’on voulait. C’est bien d’être en trio, parce que dans un groupe où tu as deux guitares, il reste moins de place pour la basse, ce qui n’est pas le cas avec BullRun. En live, la basse a aussi une grosse place et ça se retrouve sur l’album : c’est plutôt réussi. Pour la batterie, Symheris s’en est chargé aussi. En fait, la seule chose qui était dans le cahier des charges, c’est que la voix soit mixée comme un instrument, ce qui me semble assez réussi aussi et sinon, on a délégué notre identité sonore. Ils nous ont proposé quelque chose qui nous convenait
Gaël : Proposer, c’est ça : ils nous proposaient des choses et c’est nous qui confirmions ; quand on validait, alors, il faisait leur boulot. On préfère qu’ils proposent et que nous, on valide. On les laissait ensuite faire, en toute confiance, sans être derrière eux ; ils connaissent leur boulot.
En tout cas, on les remercie d’avoir pris autant de temps pour nous !
- Ca se comprend vu le résultat des plus à la hauteur. Mark, puisque tu t’es joint à nous, dans une question précédente, tes deux acolytes disaient composer la majorité des morceaux: il te reste de la place ?
Mark enthousiaste et en souriant : Oh oui, à chaque fois je les embête en disant qu’il faut trouver autre chose, etc...
Gaël : Au départ, c’était moi l’enquiquineur du groupe du groupe et puis, c’est devenu lui (éclat de rires des trois)
Mark poursuit : Quand j’apporte une rythmique, le simple fait de jouer, change le morceau. Une mélodie peut être jouée ou pas jouée, mais tu arrêtes les notes au même endroit, alors qu'avec la batterie, à mon goût, il y a plus de sens à l’interprétation et ça peut changer une chanson du tout au tout. Ma place, c’est d’arranger et de valoriser au mieux ce qu’on me présente.
- Un retour aux origines, pourquoi ce nom de BullRun : question posée à maintes reprise j’imagine (rires)
Gaël en riant : Du tout !
Rémy : En fait, je suis un passionné de la guerre de sécession (USA – 1861 à 1865) et Bull Run en a été la première bataille majeure (NDTasunka : avec pour cadre la rivière Bull Run, le 21 juin 1861), alors, vu qu’à l’époque, on cherchait un nom court, ça s’est imposé. on voulait un nom avec deux syllabes maximum, et BullRun sonnait bien, en plus d’être un petit clin d’œil à l’Amérique, patrie des groupes qu’on aime. La boucle était bouclée.
Ca tombait bien qu’on soit tous d’accord et que ce choix ait été comme ça, vu qu’on avait encore pas mal de compos à faire, on n’avait pas envie de passer du temps sur le nom.
Gaël : C'est le coté Rock’n’ Roll de la chose, on ne passe pas trop de temps à prendre des décisions, si ça nous plait, on y va !
Rémy : D’ailleurs, c’est pareil pour le choix de l’anglais, il était simple étant donné le style et qu’en plus, c’est beaucoup plus facile de composer en anglais sur ce genre de musique et de toute façon, toutes nos influences sont en anglais et on ne les cache pas.
Gaël : De toute façon, le Metal, le Rock n’est pas une musique d’origine française mais bien américaine ou anglo-saxonne : chanter en français, ce n’est pas nos origines, nos racines.
- L’artwork est très réussi, et reflète bien BullRun : c’est SLO qui s’en est chargé ?
Rémy : SLO est un artiste indépendant qui est très demandé : on a eu de la chance qu’il puisse s’occuper de nous. Il a tout fait, aussi le logo en arrière plan, vraiment tout. On lui a donné très peu de direction, juste la forme du logo, la typo,
Il l’a dessiné très rapidement et dans la foulée, on lui a envoyé les six titres en lui disant qu’en fonction de ce que les morceaux lui évoquaient, il fasse ce qu’il avait en tête. Il nous a envoyé des ébauches qui étaient déjà de bonne facture et en fait, il a complètement compris l’ambiance de ce qu’on voulait : on a validé ce qu’il nous avait envoyé et une semaine plus tard, il nous a sorti le boulot terminé.
Gaël : L'aspect dessin, c’est voulu, parce que ça rappelle justement le côté old school des pochettes de groupes qu’on aime énormément. On n’aime pas le côté moderne, les pochettes modernes sont bien mais ce style ne nous correspond pas.
- En parlant visuel, la vidéo manque ! C’est prévu une video de BullRun ?
Rémy : On y travaille. En fait, il n’y en a pas encore, parce que le problème, c’est le temps, vu qu’on aimerait faire un clip, mais un vrai clip, un court métrage avec une vraie équipe et pas se filmer uniquement nous-mêmes avec quatre caméras
Gaël : On a les caméras mais on a envie d’abandonner le ‘fait maison / do it yourself’. On pense à des clips comme ceux de Gojira, ils sont magnifiques, la direction artistique est superbe, et c’est ce qu’on veut : on veut au moins ça et s’en rapprocher. Tant qu’on ne peut pas ça, aucun intérêt pour nous de faire quelque chose qui sera entre guillemets, ‘médiocre’.
Tu vois, toujours ce côté perfectionniste (sourire)
- Pour conclure, que souhaitez-vous pour l’avenir de BullRun ?
Rémy : Qu’un maximum de personnes découvre notre univers.
Mark : Un maximum de dates aussi.
Gaël : Pareil. En plus, on a déjà commencé à composer de nouveaux morceaux, ce qui nous permet d’offrir une set list de plus de six titres sur scène.
- Merci à vous trois !
BullRun au complet avec l'équipe du HARD ROCK CAFE (Paris)